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L'enseignement de la Shoah dans la Russie post-soviétique - Olga Konkka

Olga Konkka, boursière de la FMS, s'intéresse à l'enseignement de la Shoah dans la Russie post-soviétique. Après avoir constaté dans un premier temps le caractère marginal de cet enseignement, elle se penche désormais sur les quelques cas où les acteurs qui enseignent cette histoire le font avec un engagement particulièrement fort. 

Depuis 2019

Un film documentaire remarquable soutenu par la FMS a récemment mis en lumière le déni du pouvoir soviétique, puis russe, vis-à-vis de l'histoire de l'extermination des Juifs sur son territoire, à travers la censure du Livre Noir rédigé par un collectif d'écrivains juifs anti-fascistes qui a documenté les persécutions antisémites dès 1941. Le Livre Noir ne paraîtra en Russie qu'en 2010. 

Sur une thématique proche, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah soutient depuis deux ans Olga Konkka, dont la recherche porte sur "L’enseignement de la Shoah dans l’histoire scolaire de la Russie post-soviétique. Contextes, acteurs, pratiques et discours"

Elle s'attache à comprendre comment la Shoah est enseignée dans des écoles secondaires en Russie, le considérant comme un indicateur important de l’état actuel et de l’avenir de la mémoire nationale de ce pays. Olga Konkka a commencé par une première étape de recherche qui faisait plutôt le constat d'un "non-enseignement" de la Shoah dans l’histoire scolaire de la Russie post-soviétique. 

Elle a cependant trouvé quelques cas d'enseignement approfondi de l’histoire et de la mémoire de la Shoah dans des écoles russes, allant au-delà d’un minimum imposé par les textes officiels et les manuels. Olga Konkka s'intéresse donc à ces travaux qui impliquent un fort engagement personnel ou collectif des acteurs qui les initient, à l’échelle nationale ou locale (associations, enseignants…), mais aussi aux élèves qui y participent, aux établissements qui les accueillent et aux discours qui les accompagnent. Sa démarche implique la collecte et le traitement de données, l’étude des corpus, l’analyse de discours, les entretiens, les enquêtes sur le terrain.

Son objectif, au-delà des états des lieux et des statistiques qui seront établis dans le cadre de cette seconde étape du projet, vise à poursuivre la réflexion sur les voies et l’avenir de l’enseignement de la Shoah en Russie.

Olga Konkka vient par ailleurs de faire paraître un article dans la Revue française d'histoire du livre : "Le Livre noir d’Ilya Ehrenbourg et de Vassili Grossman en Russie et en Occident : au cœur des enjeux liés à la mémoire de la Shoah".