Mémoire | Film

Sonderkommando, Auschwitz-Birkenau - Emil Weiss

Chargés de faire fonctionner les fours crématoires du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, de très rares déportés des "Sonderkommandos" ont pu témoigner, bravant l'anéantissement programmé. Emil Weiss fait résonner à nouveau leurs voix défuntes.

Disponible en VàD - 2007

Chargés de faire fonctionner les fours crématoires du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, de très rares déportés des "Sonderkommandos" ont pu témoigner, bravant l'anéantissement programmé. Emil Weiss fait résonner à nouveau leurs voix défuntes.

Lorsque l’Armée rouge pénètre dans le complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945, elle trouve les quatre fours crématoires dynamités par les nazis, qui ont cherché ainsi à effacer leurs crimes. Ce sont les Sonderkommandos, ces équipes spéciales de déportés sélectionnés par les SS, qui étaient contraints de faire fonctionner les crématoires et les installations de l’industrie de mort nazie : les salles de déshabillage, les chambres de gazage, les fours et les fosses d’incinération.

Témoins ultimes de l’extermination de leur peuple, ils devaient mourir infailliblement au bout de quatre mois. Mais quelques-uns parvinrent à survivre aux massacres et quatre d’entre eux – Szlama Dragon, Henryk Tauber, Alter Feinsilber ainsi que le médecin Miklos Nyisli – purent témoigner devant les tribunaux de l’après-guerre.

Dans les semaines, les mois qui suivirent, et même parfois plusieurs décennies après, des manuscrits rédigés en yiddish furent retrouvés, enfouis sous les cendres autour des crématoires : ceux de Zalmen Gradowski, Leib Langfus et Zalmen Lewental. Le premier, l’un des organisateurs du soulèvement armé des Sonderkommandos du crématoire 3, survenu en octobre 1944, fut tué avec 451 de ses compagnons ; les deux autres furent exécutés deux mois avant la libération du camp.

Comme les dépositions des survivants, ces manuscrits, rédigés dans l’urgence et en cachette, révèlent le mode opératoire de la "Solution finale", car l’angoisse de voir les nazis parvenir à effacer les traces de leur crime s’ajoutait à l’enfer vécu par leurs auxiliaires forcés. Ce qui rend ces mots soutenables, c’est le combat de leurs auteurs pour préserver leur propre humanité, exprimer leur douleur, décrire l’horreur.

En arpentant aujourd’hui le camp d’Auschwitz-Birkenau, en scrutant les décombres des fours, les baraquements, les arbres qui ont poussé, Emil Weiss donne à entendre leurs voix défuntes.
 

Documentaire, France, 2007, 52 min, MW Productions

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
 

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