Mémoire | Film

"Je n’avais que le néant - Shoah par Lanzmann" - Guillaume Ribot

À partir des 220 heures de rushes non utilisés et du récit de ce tournage hors normes qu'en fait Lanzmann dans ses écrits, Guillaume Ribot raconte la genèse et le processus de création de cette œuvre monumentale qu'est Shoah, pour retracer "la vie d’un film ou le film d’une vie - celle d’un réalisateur qui n'a jamais cessé de faire corps obsessionnellement avec son œuvre".

Diffusion : mercredi 26 novembre 2025 sur arte et sur arte.tv

À l’occasion de la célébration du centenaire de la naissance de Claude Lanzmann, né le 27 novembre 1925 et mort en 2018, le réalisateur Guillaume Ribot a entrepris de raconter la genèse et le processus de création de cette œuvre monumentale qu'est Shoah, un film de 9 heures, sorti en salles en 1985, et auquel Lanzmann consacra dix ans de sa vie.

Guillaume Ribot a utilisé les 220 heures de rushes non utilisés du film et le récit de ce tournage unique qu'en fait Lanzmann dans ses mémoires, Le lièvre de Patagonie, pour retracer "la vie d’un film ou le film d’une vie - celle d’un réalisateur qui n'a jamais cessé de faire corps obsessionnellement avec son œuvre".

La réalisation de Shoah a été une longue et difficile bataille. Je voulais filmer mais je n’avais que le néant. Le sujet de Shoah, c’est la mort même, la radicalité de la mort […] Mais j’ai toujours tenté, pendant ces douze années de travail, de regarder sans échappatoire le noir soleil de la Shoah.

Ce film sur le film permet de saisir à quel point il y a un avant et un après Shoah dans la compréhension et la mémoire du génocide des Juifs d'Europe. L'empreinte durable laissée par Shoah a modifié la manière de définir et d’appréhender cet événement, au point qu'il a été renommé en popularisant le terme hébreu désignant la catastrophe et l’anéantissement.

Guillaume Ribot a fait le choix original d'utiliser l’intelligence artificielle pour redonner voix à Claude Lanzmann grâce à la création d’une bande sonore puisant dans ses écrits.