Mémoire | Commémorations

80 ans de la déportation des Juifs roumains en France

Dimanche 25 et mercredi 28 septembre 2022

Le 24 septembre 1942, 1574 Juifs roumains sont raflés en région parisienne. Arrêtés par la police française sur ordre de l'occupant allemand, ils seront pour la plupart déportés par les convois nos 37 et 38, partis les 25 et 28 septembre de Drancy à destination d'Auschwitz.

Le 24 septembre 1942, 1574 Juifs roumains sont raflés en région parisienne. Arrêtés par la police française sur ordre de l'occupant allemand, ils sont pour la plupart déportés par les convois nos 37 et 38, partis les 25 et 28 septembre de Drancy à destination d'Auschwitz.

80 après, des cérémonies rappelleront la mémoire de ces Juifs roumains déportés de France.

► Lecture des noms des déportés du convoi n° 37 ??

Dimanche 25 septembre 2022, 12 h au Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy-l'Asnier, Paris

► Lecture des noms des déportés du convoi n° 38

Mercredi 28 septembre 2022, 12 h au Mémorial de la Shoah, Paris

Famille Herscovici. Claudine, 1 an, et Georgette, 4 ans, ont été déportées avec leur mère Rose après la rafle des Juifs roumains du 24 septembre 1942. Parties de Drancy le 25 septembre par le convoi n° 37, elles ont été gazées 48 heures plus tard à Auschwitz. Photo : Mémorial des enfants juifs déportés de France, Additif n° 9, Serge Klarsfeld, 2009.

Famille Herscovici. Claudine, 1 an, et Georgette, 4 ans, ont été déportées avec leur mère Rose après la rafle des Juifs roumains du 24 septembre 1942. Parties de Drancy le 25 septembre par le convoi n° 37, elles ont été gazées 48 heures plus tard à Auschwitz. Photo : Mémorial des enfants juifs déportés de France, Additif n° 9, Serge Klarsfeld, 2009.

La rafle du 24 septembre 1942

Selon les estimations de Serge Klarsfeld, 6000 à 7000 Juifs roumains vivaient en France durant la Seconde Guerre mondiale. S'il y eut des arrestations et des déportations avant l'automne 1942, les Juifs roumains ont, pour la majorité d'entre eux, échappés aux rafles du fait de leur nationalité. La Roumanie étant un allié du Reich, ils ont été un temps épargnés à l'instar d'autres Juifs étrangers (Italiens, Grecs...). Leur situation va évoluer en fonction des tractations diplomatiques et de la pression exercée par le Reich sur le gouvernement roumain.

Le 23 septembre 1942, la Police municipale de Paris est informée par l'occupant qu’elle devra mener au plus tôt la capture des familles juives roumaines. Elle organise immédiatement la rafle qui nécessitera l’action de plus de 1000 policiers.

Le 24 septembre, les arrestations commencent au petit matin à Paris et dans la proche banlieue (Clichy, Levallois, Montreuil, Saint-Ouen, Vincennes). À 18h45, le bilan s’établit à 1574 arrestations : 562 hommes, 829 femmes et 183 enfants. Les personnes raflées sont dirigées vers le camp de Drancy.

Le lendemain matin à 8h55, le 37e convoi de Juifs de France part vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Il emporte 1000 déportés dont 729 Juifs roumains et 63 de leurs enfants de nationalité française. Ils seront exterminés dans les chambres à gaz moins de 80 heures après leur arrestation. Près de 600 Juifs roumains et leurs enfants partiront par le convoi suivant, le 28 septembre 1942.

D'autres Juifs de nationalité roumaine seront arrêtés après la rafle du 24 septembre. Au total, environ 3000 Juifs roumains ont été déportés depuis la France.

À lire : Le sort des Juifs roumains en France pendant l’Occupation, conférence de Serge Klarsfeld à l’Institut national pour l’étude de l’Holocauste en Roumanie, Bucarest, 2007, 28 p. (pdf).

Publié le 04/01/2024