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Ils s'appelaient Akar, une famille meusienne dans la tourmente - Lycée Émile Zola de Bar-le-Duc

Comme nombre de familles juives, les Akar ont été exterminés par les nazis en 1944. Ce destin tragique est raconté et illustré par les élèves de Terminale commerce du lycée professionnel Émile-Zola de Bar-le-Duc. Un travail très documenté qui a été récompensé par le prix Annie et Charles Corrin en 2021 et qui fait aujourd'hui l'objet d'une publication.

Vient de paraître aux éditions Les Dossiers Documentaires Meusiens

Jeanne, Lise, Hélène, Jean et Francine, avaient 12, 9, 6, 3 ans et 3 mois le 3 mars 1944 quand ils ont été arrêtés et déportés avec leurs parents Madeleine et Georges Akar. Depuis 1940, la famille a quitté Bar-le-Duc pour exploiter une ferme à Silmont où ils se croient en sécurité, car ils vendent des produits agricoles aux Allemands. Mais ils n'échapperont pas, avec d'autres membres de leur famille, aux dernières rafles dans le département alors que presque tous les juifs meusiens ont déjà été déportés en 1942 et 1943.

Transférés au centre de séjour surveillé d'Écrouves en Meurthe-et-Moselle puis à Drancy, ils partiront pour Auschwitz-Birkenau par le convoi n°71, celui dans lequel se trouvaient également les enfants d'Izieu, Simone Veil, Marceline Loridan et Ginette Kolinka. Madeleine Akar et ses 5 enfants seront assassinés dans les chambres à gaz dès leur arrivée. Georges Akar mourra 11 mois plus tard à Mathausen.

Plaque en hommage à la famille Akar inaugurée le 27 janvier dernier, 16 rue Dom-Cellier à Bar-Le-Duc, où les parents de Georges Akar résidaient avant d'être déportés. 

Plaque en hommage à la famille Akar inaugurée le 27 janvier dernier, 16 rue Dom-Cellier à Bar-Le-Duc, où les parents de Georges Akar résidaient avant d'être déportés. 

Les élèves de la classe de Terminale commerce du lycée Émile Zola de Bar-le-Duc, encadrés par leur professeur de lettres-histoire, Ghyslaine Schweizer, ont mené l’enquête pour produire un document fouillé qui retrace et illustre l’histoire de la famille Akar depuis la fin du XIXe siècle. Ils ont pu s'appuyer sur des témoignages oraux de témoins directs ou de leurs descendants, sur des documents d'archives, des photos de familiales et le Journal de Mathilde Akar, la sœur de Georges, seule survivante de la famille. 

 

Couverture du livre

Couverture du livre

Le texte enrichi de documents, de photographies et d'illustrations des élèves qui retracent des épisodes marquants de l'histoire tragique de la famille - par exemple l'arrestation de Lise et Hélène au pensionnat La Croix à Bar-le-Duc, ou Jeanne raflée sur le quai de la gare de Silmont par la Gestapo - constitue un "roman" graphique remarquable, publié en 2023 aux éditions Dossiers documentaires meusiens.

Les Dossiers documentaires meusiens se sont adressés à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah pour une relecture historique. 

Un des dessins réalisés par Zoé Faucher, Aude Rivé et Corantin Fournet avec l'aide de leur professeure d'arts plastiques, Mme Mouronval.

Un des dessins réalisés par Zoé Faucher, Aude Rivé et Corantin Fournet avec l'aide de leur professeure d'arts plastiques, Mme Mouronval.

Le travail des élèves et de leur enseignante a été récompensé en 2021 par le prix Annie et Charles Corrin dont le jury est présidé par Boris Cyrulnik.

La remise du prix Corrin 2021 au lycée Louis-le-Grand à Paris, en présence du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer

La remise du prix Corrin 2021 au lycée Louis-le-Grand à Paris, en présence du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer