Culture juive | Communiqués

Disparition d'Aharon Appelfeld

Jeudi 4 janvier 2018

Rescapé de la Shoah, immense figure de la littérature israélienne contemporaine, Aharon Appelfeld s'est éteint jeudi 4 janvier 2018, à l'âge de 85 ans. Il laisse une œuvre essentielle, consacrée en grande partie à la vie des Juifs en Europe avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Nos pensées se tournent vers sa famille et ses proches.

Rescapé de la Shoah, immense figure de la littérature israélienne contemporaine, Aharon Appelfeld s'est éteint en Israël jeudi 4 janvier 2018, à l'âge de 85 ans. Il laisse une oeuvre de plus de quarante romans et recueils de poèmes, consacrés en grande partie à la vie des Juifs en Europe, avant et pendant la Shoah. Nos pensées se tournent vers sa famille et ses proches.

Aharon Appelfeld naît en 1932 dans un village roumain (aujourd'hui en Ukraine), au sein d'une famille juive où l'on parle allemand et yiddish. Sa mère est assassinée en 1940. Son père et lui sont internés dans un ghetto, puis déportés dans un camp de travail en Transnistrie. En 1942, à 10 ans, il parvient à s'évader, seul. Il se réfugie dans les forêts ukrainiennes où survit trois ans, jusqu'à l'arrivée de l'Armée rouge, dissimulant ses origines juives.   

À 13 ans, au terme d'une longue errance à travers l'Europe dévastée, il embarque pour la Palestine. Après son service militaire, il étudie à l'Université hébraïque de Jérusalem. Il y suit notamment les cours de Martin Buber, qui l'aident à renouer avec sa culture d'origine. 

À la fin des années 1950, Aharon Appelfeld décide de se consacrer à la littérature. Il écrit en hébreu : sa "langue maternelle adoptive". Son premier livre paraît en 1962. Il sera suivi par plus de 40 ouvrages, imprégnés par son expérience de la Shoah. Il y livre des pans de sa propre vie, mais, à l'instar d'Imre Kertész, dépasse l'autobiographie, s'emparant de l'enfant comme figure du témoin.

S'il refusait d'être classifié "écrivain de la Shoah", Aharon Appelfeld n'aura eu de cesse de donner la parole à ceux qui n'ont pas survécu. Son oeuvre a été récompensée de nombreux prix à travers le monde, dont le prestigieux prix d’Israël en 1983 et le prix Médicis étranger en 2004 pour son autobiographie, Histoire d'une vie (paru en Israël en 1999, traduit en français en 2004 par L’Olivier), où il raconte comment il a survécu à la Seconde Guerre mondiale.

Image tirée du film Le Kaddish des Orphelins, d’Arnaud Sauli (2016)

Image tirée du film Le Kaddish des Orphelins, d’Arnaud Sauli (2016)

À lire notamment

Histoire d’une vie (L'Olivier, 2004), prix Médicis étranger 2014

La Chambre de Marianna (L'Olivier, 2008)

Les Partisans (L'Olivier, 2015)

Publié le 04/01/2024