Mémoire | Film
Les Résistantes - Alexia Gaillard et Ruxandra Annonier
À travers les destins croisés de cinq résistantes, cette série documentaire en quatre épisodes, inspirée des podcasts de Philippe Collin, met en scène le rôle crucial des femmes entre 1940 et 1944. Deux de ces résistantes sont très connues, Geneviève De Gaulle et Lucie Aubrac, Mila Racine l'est moins, peut-être parce qu'elle est morte en déportation mais elle a sauvé de nombreux enfants juifs. Les deux autres figures, peu connues elles-aussi, sont la championne de tennis Simonne Mathieu et la chanteuse de cabaret Renée Davelly.
Les quatre épisodes de ce documentaire - Au bord de l’abîme / La chape de plomb / La gueule du loup / La traversée de la nuit - suivent les cinq résistantes, de leur enfance à l’après-guerre, en entremêlant leurs parcours selon un déroulé chronologique. La rareté des images d'archives sur la résistance est compensée par des illustrations originales.
Le premier épisode, consacré à leurs origines familiales et à ce qui, dans leur enfance ou leur jeunesse, a été le terreau de leur engagement dans la Résistance, éclaire la personnalité de ces cinq femmes si différentes. Geneviève De Gaulle, enfant aimée d'une famille aisée, mais qui perd sa mère à quatre ans et demi et devient très proche de son père, le frère aîné du Général De Gaulle, ingénieur en Sarre occupée. La jeune fille y assiste avec effarement à la montée du nazisme. Conformément à des valeurs ancrées depuis l'enfance, elle s'engagera très vite dans la résistance à Paris. Arrêtée en 1943, elle est déportée à Ravensbrück en 1943.
L'enfance de Lucie Aubrac est aux antipodes : dans une famille modeste, à la campagne. Néanmoins, la petite fille aime étudier autant que courir les chemins à vélo. Les parents se sacrifient pour les études de leurs filles et Lucie réussit l'agrégation d'histoire, avant de s'engager aux jeunesses communistes où elle apprend à se battre contre les Camelots du Roi. Elle se marie avec Raymond Aubrac, jeune ingénieur juif. Ils entreront ensemble en résistance et la manière dont Lucie Aubrac parvint par deux fois à organiser l'évasion de son mari est assez bien connu.
Mila Racine nait en Russie dans une famille juive aisée qui fuit la Révolution russe et s'installe à Paris au début des années 1920. Jeune fille indépendante, Mila s'engage avant-guerre dans l’Organisation internationale des femmes sionistes (WISO), dont elle développe une branche jeunesse. Elle fuit la capitale vers la zone Sud à l’arrivée des troupes allemandes en juin 1940, prend conscience des persécutions contre les Juifs et intègre l’organisation des Éclaireurs israélites de France. Elle participe à la formation des convois d’enfants juifs vers la Suisse, jusqu’à son arrestation près d'Annemasse le 21 octobre 1943 et sa déportation comme résistante et non comme juive à Ravensbrück où elle mourra lors d'un bombardement allié.
Simonne Mathieu née en région parisienne dans une famille très aisée, s'émancipe par le sport et devient une très grande championne de tennis. La guerre la surprend à Londres alors qu'elle revient d'une tournée aux États-Unis. Elle s'engage dans l'armée britannique qui accepte les femmes puis rejoint le Général de Gaulle où elle crée la première unité militaire féminine. Renée Davelly née à Angers dans une famille de petits commerçants, elle quitte son mari et son enfant pour monter à Paris et accomplir son rêve de jeunesse : être chanteuse de cabaret. Bloquée par la guerre en Afrique du Nord, elle devient vedette aux armées, remontant le moral des troupes.

Geneviève De Gaulle à gauche - Mila Racine à droite
Les podcasts de Philippe Collin sont disponibles sur France inter.
Cette série documentaire a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Diffusion
Dimanche 13 avril 2025, 21h05 sur France 5 et france.tv
À voir en ligne sur france.tv jusqu'au mercredi 17 septembre 2025.

De gauche à droite : Renée Davelly, Simonne Mathieu et Lucie Aubrac