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À Sciences Po, une 5e promotion de responsables religieux certifiée par le programme Emouna

Le programme Emouna de Sciences Po propose aux responsables religieux une formation visant à approfondir la connaissance mutuelle des religions et à étudier leurs rapports avec les cultures et institutions françaises et européennes. Malgré la crise sanitaire, les étudiants de la 5e promotion ont obtenu leurs certifications en juin 2021.

2020-2021

Lancé à Sciences Po en 2016, le programme Emouna propose aux responsables religieux une formation visant à approfondir la connaissance mutuelle des religions et à étudier leurs rapports avec les cultures et institutions françaises et européennes.

En 2020-2021, 36 étudiants y ont participé. Malgré la crise sanitaire, ils ont pu suivre toutes les journées de formation prévues, en présentiel ou en distanciel. Pour remplacer les pauses cafés et déjeuners, propices à la création de liens informels, des rendez-vous hebdomadaires par visio-conférence, hors programme et non obligatoires, ont été organisés. Car, au-delà des enseignements eux-mêmes, l'idée est de permettre aux participants de tisser de nouveaux réseaux afin de contribuer sur le long terme au dialogue interculturel.
 

Apprendre et dialoguer

Le cycle de formation comprend 18 journées de formation, la plupart se tenant dans un lieu symbolique, et chacune construite autour d'une thématique ("Religions, pouvoirs publics et droit" avec l'Hôtel de Ville de Paris, 'Arts et religions" à l'École des beaux-arts...) et comportant de nombreux temps de dialoguesLe sujet du jour est décliné dans les différentes traditions religieuses par des experts qui dialoguent entre eux et avec les étudiants, ou qui animent des groupes d’études interreligieux. 

Cette année, les étudiants ont notamment été accueillis à l’École des Beaux-Arts, nouveau partenaire du programme Emouna. Une visite de l’École a été réalisée sous l’angle du rapport religions / cultures / art de vivre. Elle a permis de souligner les difficultés qui peuvent être posées par la représentation figurative dans chaque religion, de s’interroger sur les concepts d’humour, d’idole ou d’interdit, comme sur les tabous du corps et de la caricature. Un atelier de création artistique a été organisé sur le thème du "dessin dans les religions".

Les étudiants de la promotion 2020-2021 ont été accueillis à l'École des Beaux-Arts, où ils ont été invités à réaliser une caricature d’eux-mêmes dans le cadre d'un atelier sur le thème du "dessin dans les religions". © Sciences Po.

Les étudiants de la promotion 2020-2021 ont été accueillis à l'École des Beaux-Arts, où ils ont été invités à réaliser une caricature d’eux-mêmes dans le cadre d'un atelier sur le thème du "dessin dans les religions". © Sciences Po.

Mettre en œuvre des projets concrets

En parallèle, par groupes interreligieux de 5 ou 6, les étudiants élaborent des projets. Il peut s'agir de projets innovants ou de la poursuite des projets des années précédentes, mais tous doivent obligatoirement aboutir à une réalisation concrète (un évènement, une publication...), pendant la formation ou dans un avenir proche.

Cette année, les étudiants ont choisi de travailler sur des sujets tels que "Le dialogue interreligieux pour sortir de l’extrémisme violent" (l’idée étant d'aller à la rencontre des détenus radicalisés pour leur proposer de débattre sur les thèmes du pardon, de la justice ou de la fraternité), ou "Environnement et religion" (partant du principe que la dégradation de l’environnement nécessite un changement profond dans notre manière de vivre, et constatant que la foi religieuse, à de nombreuses reprises dans l'histoire, s'est avérée une puissante force d'engagement, ce groupe s'est proposé de chercher dans les textes fondateurs de différentes religions l'inspiration nécessaire à l'action concrète).

À l'Hôtel de Ville de Paris, où les étudiants ont travaillé sur le thème "Éducation, culture et religions". © Sciences Po.

À l'Hôtel de Ville de Paris, où les étudiants ont travaillé sur le thème "Éducation, culture et religions". © Sciences Po.

Nouer des liens durables 

Au-delà de l'enrichissement culturel et de l'acquisition de nouvelles connaissances, des liens forts se sont créés entre des personnes qui n'auraient pas eu l'occasion de se rencontrer en dehors de ce programme. Leur proximité en tant qu’étudiants a permis chez les participants une liberté de dialogue qui a favorisé la discussion sur des sujets qui leur tenaient à cœur, et qui parfois les opposaient.

Via les cours et les discussions informelles, Emouna permet ainsi de combattre des préjugés parfois bien ancrés, même auprès d’un public qu’on pourrait juger convaincu du bien-fondé du dialogue interreligieux. Les étudiants y découvrent les croyances, les symboles, les fonctionnements des différentes religions, et de ce fait des pistes pour lutter ensemble contre les fondamentalismes et dérives violentes.

Les étudiants de cette 5e promotion se sont vu remettre leur certification en juin 2021.

 

 

Entre réflexion et action, un espace ou la diversité est vécue comme une richesse et un instrument de paix.

Karen (promotion 2020-2021)

Emouna, un temps d’apprentissage de la laïcité et de l’interreligieux, une expérience de dialogue et de projets communs pour notre société, un élan pour poursuivre nos routes et actions dans un esprit d’Emouna.

Géraldine (promotion 2020-2021)

 

La Fondation pour la Mémoire de la Shoah soutient ce programme.