La Claims Conference annonce des avancées pour les survivants de la Shoah

Le conseil de la Claims Conference s’est tenu les 12 et 13 juillet 2016 à New York. Jean-François Guthmann y représentait le Crif et Ilana Cicurel l’Alliance israélite universelle. Ils étaient accompagnés de Rachel Rimmer, chargée de mission Solidarité à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Plusieurs avancées concernant la prise en charge des rescapés de la Shoah ont été présentées.

Août 2016

Le conseil de la Claims Conference s’est tenu les 12 et 13 juillet 2016 à New York. Jean-François Guthmann y représentait le Crif et Ilana Cicurel l’Alliance israélite universelle. Ils étaient accompagnés de Rachel Rimmer, chargée de mission Solidarité à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Plusieurs avancées concernant la prise en charge des rescapés de la Shoah ont été présentées.

Julius Berman, président de la Claims Conference, Greg Schneider, directeur général, et l’ambassadeur américain Stuart Eizenstat ont fait état de progrès majeurs dans l’aide aux victimes juives du nazisme.

 

Aide au maintien à domicile

Dans le cadre de ses négociations avec l’Allemagne, la Claims Conference a obtenu une forte augmentation du budget dédié à l’aide au maintien à domicile. Ce budget représente aujourd’hui 42% des financements de la Claims. Il passera de 210 millions d’euros en 2016 à 350 millions en 2018. Pour les rescapés de la Shoah, cela se traduira par une hausse du nombre d’heures complémentaires d’aide à domicile.

En France, les trois agences agréées par la Claims sont :

  • l’Adiam Solidarité à Paris et en Île-de-France
  • le Casip-Cojasor pour l’Île-de-France et la moitié Nord de la France
  • le Casim pour Marseille et la moitié Sud de la France.

Ces organisations peuvent proposer directement des heures d’aide à domicile ou transmettre des factures en vue d’une prise en charge par la Claims.

 

Rentes et indemnisations

Outre ces programmes de maintien à domicile, la Claims distribue également des allocations aux victimes juives du nazisme (voir le formulaire de demande - pdf). Cela représente 47% des financements de la Claims.

Les survivants des camps, des ghettos, et les personnes ayant été cachées au moins six mois peuvent bénéficier sous certaines conditions d’une rente « Article 2 » qui passe désormais de 320 à 336 euros par mois.

Parmi ces survivants, et cette fois sans condition de ressources, les personnes nées après le 1er janvier 1928 sont également éligibles au « Child Survivor Fund » qui consiste en un versement unique complémentaire de 2500 euros. À ce jour, 57000 enfants cachés ou enfants-survivants ont reçu cette allocation, dont près de 7000 en France.

Des versements uniques au titre du « Hardship Fund » sont également possibles pour des personnes ayant dû fuir leur pays à cause des avancées des nazis (en particulier pour les Juifs ayant fui vers l’URSS) ou connu des restrictions de liberté, par exemple en Tunisie et, dans certains cas, au Maroc.

Pour tout ce qui concerne les programmes de compensation, la Claims Conference dispose d’une permanente à Paris :
Mme Alexandra Guyot - Tél : 01 49 23 85 76

 

Éducation et restitutions

Dans le domaine des archives de la Shoah et de l’éducation, qui représente 2,5% des financements de la Claims, Ilana Cicurel a proposé qu’un groupe de réflexion soit mis en place pour évaluer les actions déjà menées et bâtir une stratégie pour l’avenir qui prendrait notamment en compte la lutte contre l’antisémitisme, dimension indispensable dans le contexte actuel. Cette proposition a été accueillie favorablement.

La Claims Conference a par ailleurs présenté les actions menées avec la World Jewish Restitution Organization pour les restitutions de biens juifs spoliés dans les pays d’Europe centrale et orientale. Cette année, des avancées ont eu lieu en Serbie et en Roumanie. Des pressions diplomatiques continuent à s’exercer, en particulier auprès de la Pologne.

Pour ce qui est du sort des œuvres d’art spoliées, une résolution a été adoptée pour proposer au gouvernement allemand de travailler à une adaptation de la législation en vigueur à ce sujet.