Une génération passe, une génération vient • Le tas - Peretz Markish

Peretz Markish (1895-1952) est né à Polonne (Ukraine) et a été exécuté à Moscou. Auteur de recueils de poésie, de poèmes épiques, de romans et de nouvelles, il est l’un des écrivains yiddish les plus flamboyants du XXe siècle.

Une génération passe, une génération vient est un roman majeur, qui, par la maîtrise de ses mots et la richesse de sa langue, fait revivre une bourgade d’Ukraine au tournant du XXe siècle. Une bourgade dans laquelle Juifs et non-Juifs cohabitent, pas toujours pacifiquement, et où la modernité va bouleverser la vie traditionnelle juive.

Du côté des anciens, on rencontre Mendl le meunier, Motl le cocher, Yoynè Berman le riche propriétaire de la tannerie, ou Zalmen le gérant de la tannerie… Du côté des plus jeunes, des liens se tissent, des désirs d’évasion apparaissent, des engagements politiques se déclarent loin de la tradition juive. Ezra, le fils de Mendl le meunier, cherche, lui, à échapper à la conscription et à fomenter une révolution.

Les éditions de l'Antilope publient aussi des poèmes de cet auteur, car Le tas est une œuvre exceptionnelle et emblématique de Peretz Markish, tant par son style, que par sa construction et sa thématique. Une publication simultanée avec son roman inédit fait sens pour connaître cet auteur majeur de la littérature yiddish. C'est aussi une promesse faite à la traductrice, Batia Baum, qui a tant contribué à faire connaître la littérature yiddish au public francophone, deux semaines avant son décès en juin 2023. 

Né en Ukraine en 1895, Peretz MArkish est écrivain, connue dans le milieu de l'avant-garde à Varsovie au début des années 1920. En 1926, mû par la soif de révolution artistique et le besoin d’être reconnu comme écrivain, il s’installe en Union soviétique. Nulle part ailleurs qu’en Union soviétique, le yiddish n’est reconnu par une puissance étatique. Il y diffuse son œuvre romanesque, dont Une génération passe, une génération vient. 

Il sera régulièrement critiqué par les tenants de la doxa littéraire pour ses mises en scène systématiques de personnages juifs. On lui reproche de ne pas œuvrer pour l’émergence d’un homo sovieticus et de rester attaché à des personnages « nationaux » juifs.

En 1939, il reçoit l’ordre de Lénine et en 1942, il rejoint le Parti communiste tout en étant membre du Comité antifasciste juif. Arrêté le 27 janvier 1949, comme la plupart des membres du Comité antifasciste juif, il est l’un des rares à plaider non coupable lors de son procès. Condamné à mort, il est exécuté à Moscou le 12 août 1952. 

À paraître le 3 octobre 2025 aux éditions de l'Antilope, ces deux ouvrages ont été soutenus par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.