Enseignement | Œuvre mémorielle - plaque - stèle
Inauguration d'un monument érigé à la mémoire des élèves juives déportées et assassinées dans les camps nazis (1942-1944) - Lycée Jules Ferry (Paris, 9e)
S’appuyant sur plus de quarante années de recherches et de commémorations, l’Association historique du lycée Jules Ferry (Paris 9e), en partenariat avec l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du 9e arrondissement de Paris, a mené un projet visant à corriger et à préciser la plaque apposée en 2009 en mémoire des élèves juives déportées (1942-1944) et des fonctionnaires ayant défendu la France et la liberté (1940-1944). Cette démarche a abouti à l’installation, dans le grand hall du lycée, d’un monument composé de deux plaques et s’inscrit dans un travail de fond mené de longue date par l’ensemble de la communauté éducative.
Porté par l’Association historique du lycée Jules Ferry, en partenariat avec l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du 9e arrondissement de Paris, ce projet s'est attaché à corriger la plaque commémorative installée en 2009 au sein de l’établissement. Il s’agissait à la fois de restituer avec plus d’exactitude les parcours des élèves juives déportées et de mieux nommer les fonctionnaires ayant défendu la France et la liberté durant la Seconde Guerre mondiale, dans le prolongement d’un engagement éducatif et mémoriel de longue durée.
Cette démarche prend d’autant plus de sens que, contrairement aux anciens lycées de garçons, généralement dotés de monuments rendant hommage aux combattants et aux victimes des deux guerres mondiales, la mémoire de ces conflits demeure souvent moins visible dans les anciens lycées de jeunes filles. Or la Seconde Guerre mondiale a profondément marqué le lycée Jules Ferry : des élèves juives y furent déportées et assassinées dans les camps nazis, tandis que, par ailleurs, des fonctionnaires et des élèves s’engagèrent pour défendre la France et la liberté.
L’inauguration s’inscrivait dans le cadre du 85e anniversaire de la manifestation lycéenne et étudiante du 11 novembre 1940, en présence de Mme Julie Benetti, rectrice, et de Mme Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement de Paris. Les deux plaques monumentales en marbre de Valence, travaillées dans les règles de l'art par un artisan-graveur, concrétisent un engagement de long terme, attesté notamment par l’obtention d’un prix Corrin en 2014, des participations régulières au Concours national de la Résistance et de la Déportation et une implication dans le dispositif des ambassadeurs de la Mémoire, initié par le Mémorial de la Shoah.
Un groupe de travail présidé par la proviseure s’est réuni régulièrement et a sollicité l’expertise de quatre universitaires extérieurs afin de valider les recherches menées dans les fonds d’archives. Un soin particulier a été apporté à la rédaction des textes, avec la volonté de dire l’Histoire avec précision et d’employer un vocabulaire rendant compte de la spécificité de la Shoah.
Au-delà des cérémonies commémoratives, ce monument et son dossier pédagogique constituent un outil de transmission pour l’enseignement de la Seconde Guerre mondiale, de l’Occupation et de la Shoah, du collège aux classes préparatoires. Par l’actualisation des noms et des formulations, ces plaques font œuvre d’histoire et de mémoire et invitent à une réflexion citoyenne sur l’engagement et la responsabilité.
Inauguration du monument aux morts
Ce projet a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Une partie des lycéennes juives déportées et assassinées
dans les camps nazis 1942-1944