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Hommage à Liliane Badour-Esrail

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La Fondation a appris avec une grande tristesse la disparition de Liliane Esrail. Rescapée d'Auschwitz-Birkenau comme son mari Raphaël Esrail, membre du Conseil d'Administration de la Fondation, elle était une membre active de l'Union des Déportés d'Auschwitz. 

La Fondation a appris avec une grande tristesse le décès de Mme Liliane Esrail née Badour, survenu vendredi 1er mai à Paris. Rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau, elle était une membre active de l'Union des Déportés d'Auschwitz, présidée par son mari Raphaël. Celui-ci est par ailleurs membre des instances de la Fondation depuis sa création. 

Née en juin 1924 à Biarritz, Liliane Badour perd ses parents à l'adolescence. Elle est alors élevée par ses grands-parents maternels, juifs d’origine russe et hôteliers à Biarritz, avec ses deux jeunes frères, Henri né en 1927 et René né en 1931. Les trois enfants sont baptisés catholiques, mais le baptême du plus jeune, René, ayant eu lieu en 1941, il n’est pas reconnu par les autorités de Vichy. C’est ce jeune garçon que la Feldgendarmerie vient arrêter le 10 janvier 1944. Refusant de le laisser partir, Liliane est emmenée ainsi que son frère Henri. Après l'internement à la prison de Bayonne, ils sont transférés au camp de Drancy le 25 janvier.

A Drancy, elle fait la connaissance de Raphaël Esrail, un jeune étudiant arrêté à Lyon pour fait de Résistance. Tous quatre sont déportés le 3 février 1944 au camp d’Auschwitz-Birkenau par le Convoi 67. Henri et René sont gazés dès leur arrivée, Liliane entre au camp de Birkenau et reçoit le matricule 75127. D'abord affectée au Aussenkommando, elle rejoint en mai l’Union Werke et y forme un groupe de solidarité avec notamment Ida Grinspan et Léa Rohatyn.

Lors des marches de la mort en janvier 1945, elle est évacuée vers les camps de Ravensbrück puis de Neustadt-Glewe où elle est libérée le 2 mai 1945.

A son retour à Biarritz, fin mai 1945, elle retrouve sa grand-mère, son grand-père étant décédé durant sa déportation. En janvier 1948, elle épouse Raphaël Esrail.

Photo de la couverture des mémoires de Raphaël Esrail, L'espérance d'un baiser. 

Photo de la couverture des mémoires de Raphaël Esrail, L'espérance d'un baiser. 

Liliane Esrail était Chevalier de la légion d'honneur et décorée de l'Ordre du Mérite de la République d'Allemagne.

En 2017, Raphaël Esrail a raconté leur histoire dans L’espérance d’un baiser

Par ailleurs, une exposition présentée à Berlin en mai 2011 par le Comité international d’Auschwitz "Mein Bruder, meine Schwester, my brother, my sister - mon frère, ma sœur" a retracé son parcours. 

Le témoignage de Liliane Badour-Esrail est à retrouver sur le site Mémoires des déportations, 1939-1945 sur le site de l’Union des Déportés d’Auschwitz.

 

La Fondation adresse ses plus sincères condoléances à Raphaël, son époux, ainsi qu'à sa famille. 

 

Publié le 03/01/2024